Vous habitez en pleine ville où tout vous semble gris? Vous rêvez d’un jardin? Regardez bien autour de vous et renseignez-vous : il y a sûrement plus de possibilités que vous ne le pensez pour vous trouver ou vous créer un petit coin de paradis!
En effet, entre le jardin naturel privé et l’habitat collectif, se trouve le jardin urbain (dénomination suisse) ou jardin partagé (dénomination française). Parcelle de verdure en pleine ville, on y cultive non seulement des légumes et des fruits mais aussi les liens sociaux. De plus en plus de villes encouragent ce type d’initiative dans le cadre de leur programme développement durable : un tel jardin rempli complètement les 3 aspects, écologique, économique et social.
Le jardin de l’Aqueduc à Paris. @ La Maison Nature
On y pratique généralement des méthodes de culture biologiques : en tant que novices en jardinage, les citadins suivent volontiers les conseils donnés lors d’ateliers (souvent soutenus par les administrations communales) pour éviter de devoir appliquer des produits chimiques sur les légumes qu’ils vont manger. Mieux vaut passer un peu plus de temps dans son jardin que de s’intoxiquer, choisir d’anciennes variétés moins productives mais plus rustiques et résistantes aux maladies que les modernes, ou trouver le juste équilibre entre les plantes et insectes qui poussent dans notre jardin!
Suivant les intérêts des jardiniers, d’autres ateliers peuvent être organisés : les plantes médicinales et leurs vertus, la fabrication de remèdes naturels ou de cosmétiques naturels, les plantes utilisées pour la teinture ou la peinture, la construction d’une cabane de jardin en saule ou en bois avec toit végétalisé, la construction d’un hôtel à insectes, etc.
Ainsi, on ne cultive pas que des légumes et des petits fruits mais aussi toute une panoplie d’autres plantes et on favorise tous nos auxiliaires (insectes et autres petits animaux) si captivants à observer avec les enfants… Toutes ces activités favorisent non seulement la biodiversité florale et faunistique de la ville mais elles participent aussi à l’éducation à l’environnement des enfants et des adultes ainsi qu’à la création de liens sociaux dans le quartier.
Et qu’en est-il de la pollution de la terre dans les friches industrielles reconverties en jardin potager?
Deux solutions: soit décaper la surface polluée et remettre de la bonne terre pour créer le jardin – mais cette solution est très onéreuse et pas toujours très efficace; soit on cultive dans des bacs, isolés du sol d’origine, remplis de bonne terre. Cette solution est souvent bien moins coûteuse et bien plus facile à mettre en place.
L’impact social de ces jardins est indéniable : le jardin au pied de l’immeuble est lieu de jeux pour les enfants et de rencontre pour les parents, comme une quelconque place de jeu. Mais le grand plus est qu’il est aussi pour les adultes, un lieu de loisir et de ressourcement : travailler la terre fait du bien à l’esprit. Nos vies citadines manquent de travail physique, de contact avec les cycles de la nature et pour bon nombre, de satisfaction et de bien-être. Préparer et nourrir la terre, semer une graine, la voir germer, arroser son planton et le voir grandir, voir la fleur puis le fruit mûrir au fil des saisons, et pour finir cuisiner ce que l’on a fait pousser, tout ceci remédie à (au moins une partie de) ces manques citadins!
C’est pourquoi, ces jardins urbains ou jardins partagés fleurissent un peu partout. Voici quelques exemples parmi tant, de ces bout de pelouses, de parking, de terrain vague, transformés en jardin potager pour les habitants du quartier…
La Réserve de Gerland, 1600m2 de friche revalorisée à Lyon
A Lyon, l’association “L’atelier des friches” a initié la création de la Réserve, un jardin à vocation sociale, artistique, pédagogique et écologique. Le jardin est divisé en 3 secteurs: un coin laissé à la nature où la végétation spontanée peut se développer librement, un espace de rencontre et de créativité autour d’un arbre à palabres (bouquet de bouture de saule), et un espace de cultures potagères divisé en huit “carrés gourmands”, où quelques familles d’origine étrangère cultivent leurs légumes avec bonheur.
La Réserve est régulièrement animée par des spectacles culturels, des visites guidées, des piques-niques, des ateliers de cuisine nature, etc. Autant d’occasions pour que les liens se tissent entre les habitants du quartier.
Les plantages lausannois
Depuis une quinzaine d’année, la ville de Lausanne met des parcelles de potagers urbains et communautaires à disposition des habitants de quartiers densément peuplée. Ces parcelles étaient laissées à l’abandon (friches), engazonnées ou encore bétonnées (parking plein air), avant d’être reconverties en jardin potager pour les gens du coin.
La ville se charge de l’aménagement extérieur (chemins, clôtures), de l’approvisionnement en eau et encourage les jardiniers à bannir les produits chimiques de leurs cultures (cours de jardinage bio). Les jardiniers habitent à moins de 5 minutes à pied, s’engagent à semer et planter des légumes, fleurs et/ou petits fruits mais pas de gazon ni d’arbre. Toutes constructions en dur, type cabanon, sont bannies. Seuls les coffres à outils et les composts (si possible collectifs) sont admis. En savoir plus.
Les jardins partagés parisiens
A Paris, la mairie et la Maison du Jardin soutiennent les associations de riverain qui veulent créés leur coin de jardin, ouvert sur le quartier. Le but est de créé des lieux de vie dans les quartiers, où les différentes générations et cultures se rencontrent. Une convention et une charte “main verte” sont signées : les jardiniers s’engagent à cultiver de façon écologique et à ouvrir leur porte au public régulièrement. Prêt de cinquante jardins sont ainsi nés à Paris. En savoir plus.
En partant du constat que travailler la terre fait du bien à l’esprit, les jardins urbains peuvent également être l’objet de projet à caractère purement social et thérapeutique :
D’autres structures mettent en place des jardins également thérapeutiques mais exclusivement pour leur public cible, sans lien avec le public extérieur :
Ces jardins urbains sont parfois plus grands et gérés par des professionnels. Les maraîchers produisent des fruits et légumes pour les citadins qui les leur achètent. On pourrait alors parler d’agriculture urbaine. Un système de contrat entre agriculteurs et consommateurs permet à l’agriculteur d’être assuré d’écouler sa production et aux consommateurs de recevoir des légumes frais, de proximité et de qualité: il peut voir ses légumes pousser, avec les soins de professionnels, au pied de son immeuble). A Tokyo ce système de contrat, appelés “tekkei”, existent depuis longtemps: la cuisine traditionnelle japonaise porte beaucoup d’importance sur la fraicheur et la qualité des légumes qui sont mangés le plus souvent cru. C’est en fait l’ancêtre des ACP (agriculture contractuelle de proximité) en Suisse ou AMAP (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) en France, dont les champs sont le plus souvent en périphérie des villes, mais pas toujours, à l’exemple de l’initiative “Rage de Vert” à Neuchâtel.
De plus en plus de réflexions urbanistiques se font sur la place de l’agriculture en ville :
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