On parle de plus en plus d’écoquartiers ou de quartiers durables, mais de quoi s’agit?
Ecoquartier de la Confluence à Lyon. @ La Maison Nature
Il n’y a pas de définition précise mais selon l’association Ecoquartier lausannoise, « un écoquartier est un aménagement urbain dont l’empreinte écologique est minimale et qui prend en compte l’ensemble des enjeux du développement durableen leur attribuant des niveaux d’exigence ambitieux».Par exemple, au niveau environnemental, les questions des matériaux de construction, de la consommation et de la production d’énergie, de la gestion de l’eau, de la mobilité, de la densité du bâti, de la biodiversité seront prises en compte. Au niveau social, un écoquartier devra montrer des mixités fonctionnelle, sociale, générationnelle et culturelle. La vie de quartier et la participation citoyenne seront également des thématiques importantes. Au niveau économique, l’écoquartier devra abriter des activités économiques, des services et des commerces de proximité, comme par exemple des projets d’agriculture contractuelle de proximité.
Des avantages…
Ecoquartier de Richtersmatt à Schüpfen (BE). @ La Maison Nature
Théoriquement, un écoquartier n’a que des avantages : il est généralement construit sur une friche urbaine (industrielle, ferroviaire, anciens bâtiments désaffectés), il ne prend donc pas la place de terres agricoles nourricières. Dans tous les cas, il devra être conçu de manière à avoir une empreinte écologique la plus faible possible de sa construction à son utilisation finale.
Avec les (nouvelles) technologies, la consommation d’énergie et d’eau doit être minimale. Il est même parfois possible de produire de l’énergie pour les bâtiments voisins. Les espaces publics – jardins potagers naturels, espace de jeux, maison de quartiers- accueillent tous les habitants, de tous les âges et de tous les milieux (lien intergénérationnel et mixité sociale). La biodiversité enrichit les jardins et les balcons. Les habitants n’ont pas besoin de voitures, il y a tous les commerces de proximité dans le quartier : super-marché, boulangerie, coiffeur…. Les transports publics permettent aussi un accès facile au centre-ville. Il fait bon-vivre dans un écoquartier!
Au printemps 2012 près de 40 projets d’écoquartier étaient planifiés en Suisse et près de 400 en France. En France, cela s’explique par l’un des engagements proposés dans le cadre du Grenelle de l’environnement : une commune qui veut développer son habitat a l’obligation de lancer au moins un projet d’écoquartier avant 2012. D’autre part, nombreux sont les élus politiques qui, pour se distinguer durant leur mandat, mettent en œuvre des projets d’écoquartiers généralement bien perçus par la population. En Suisse, on constate également que les villes se repeuplent depuis 2000 et ainsi la demande en écoquartier, qui ont les avantages de la campagne (calme, verdure) en pleine ville, devient toujours plus forte….
mais aussi des critiques
Pourtant les spécialistes ne sont pas tous convaincus par ces quartiers.
La critique que l’on a souvent fait aux écoquartiers de première génération, mis en place par des groupes de personnes motivées par une nouvelle façon de vivre, plus communautaire et plus simple, est d’être réservés qu’à un certain type de personnes, les bourgeois-bohèmes, dits «bobos». Les quartiers devenant ainsi des espèces de ghéto à «bobo-écolo». Du coup, les urbanistes insistent aujourd’hui pour que les nouveaux projets tiennent compte de la mixité sociale et inter-générationnelle. Quoi qu’il en soit, l’engagement personnel des habitants dans la vie de l’écoquartier est indispensable pour que celui-ci fonctionne bien. Discussions et remises en question sont constamment nécessaires pour que les clivages sociaux ne prennent pas le dessus au moindre petit conflit.
Ecoquartier de la Confluence à Lyon. @ La Maison Nature
On reproche toutefois à certains de ces écoquartiers de seconde génération d’être portés principalement par les élus locaux, qui utilisent ces projets comme vitrine pour leur ville et pour fleurir leur mandat politique. Ces quartiers sont alors très performants sur les aspects techniques (architecture moderne et écologique, système de chauffage et de production d’électricité écologique et durable) mais le sont nettement moins sur les aspects sociaux (rencontre intergénérationnelle et mixité sociale), les (futurs) habitants n’étant peu ou pas impliqués dans la mise en place de ces projets.
Aujourd’hui plusieurs associations comme l’Association Ecoquartier (Lausanne), Ecoquartier-Genève ou l’association Robin des Villes en France insistent sur le besoin d’intégrer les habitants et les usagers dans réalisation de ce genre de projet. Différentes démarches participatives pour favoriser l’engagement citoyen peuvent être mises en place, mais la création de coopératives d’habitation est également une alternative efficace.Quelques liens montrant différentes ambiances d’écoquartier en Suisse et à l’étranger:
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